Les voici de retour ces astres adorables, Où prend mon océan son flux et son reflux
(François de Malherbe)
L’exposition (RE)FLUX présente le travail de Léonard Grosfilley (°1988) et de Laurent Quillet (°1989), deux jeunes artistes français formés à l’Académie des Beaux-Arts de Tournai, en Belgique. Ils ont choisi le thème du flux et du reflux pour éveiller nos sens aux questionnements liés à l’individu et aux cycles perpétuels, à la naissance et à la renaissance, à l’apparition et à la disparition, aux fréquences et aux rythmes incessants, à la répétition aléatoire et aux mouvements migratoires, à la lumière et aux astres ou encore à la réminiscence et à la mémoire collective. Par le point de vue poétique qu’ils posent vis-à-vis de l’être humain et de ses artefacts, leurs œuvres sont autant de témoignages fragmentés de vies auxquelles ils rendent intimement hommage.
Après un bachelier en illustration et design de produit, Léonard Grosfilley (vit et travaille à Liège, BE) s’oriente ensuite vers les arts plastiques, visuels et de l’espace dont il est diplômé d’une maîtrise. Ces différents horizons artistiques lui ont permis de développer un travail pluridisciplinaire hybride, entre le paysage sculptural et la sculpture picturale. Son œuvre s’imprègne du Street art par le profond attachement de l’artiste à l’environnement urbain. Mais il ne faut pas s’y méprendre : il cherche en réalité à en détourner les codes, il offre une nouvelle esthétique dont l’énergie vitale est issue de la nature humaine. Le support et la matière artificielle du graffiti se muent ainsi en une typologie complexe d’objets archéologiques contemporains qui ouvrent les portes de notre propre imaginaire.
Détenteur du même diplôme de maîtrise que son compagnon de route, Laurent Quillet (vit et travaille à Flines-lez-Mortagne, FR) utilise quant à lui le médium vidéo, dessin, écrit ou sonore pour concevoir une démarche analytique de la notion de la mesure, plus spécifiquement du temps. Etudié sous ses formes physiques, mathématiques, acoustiques et philosophiques, le temps qui toujours fuit sert de réflexion à l’artiste pour mettre en exergue ce qui est. Ce travail basé sur le principe du constat traite tantôt de rapports cosmologiques, tantôt de la vanité, du temps qui passe et du memento mori (« souviens-toi que tu es mortel »). Tel un chercheur scientifique, il se plait à confronter l’être humain à son propre univers, à opposer l’infiniment petit à l’infiniment grand.
L’exposition (RE)FLUX se présente comme le premier volet d’une série de collaborations transfrontalières entre Tournai et Calais, le Concept-Ecole d’art du Calaisis souhaitant aider à la création et à la diffusion de jeunes diplômés en art. Léonard Grosfilley et Laurent Quillet ont suivi leur formation à l’École Supérieure des Arts de Tournai au sein de l’atelier Peinture (ouvert aux champs des arts plastiques, visuels et de l’espace) dirigé par les artistes-plasticiennes Laurence Dervaux et Marie-Line Debliquy. Quant au commissaire, Robin Legge (vit et travaille à Tournai, BE), il est diplômé d’une maîtrise en histoire de l’art (Université Libre de Bruxelles, BE) et d’un post-graduat en commissariat d’exposition et gestion de l’art contemporain (KASK/School of Arts de Gand, BE). Cette exposition est la première manifestation du collectif STAFF (Société de Théoriciens et d’Artistes Freelance Fédérés).
Cette exposition reçoit le soutien de Cap Calaisis et de la Maison de la Culture de Tournai.