« Impression double, impression d’un dégradé, vers un soleil dans la mer. Nous sommes sur une plage entre pékinois et chien. On se promène. Un peu plus loin, il y a un vendeur de glace et sur une impulsion, tu choisis le sorbet.
C’est à la fois sucré et acide.
Orange sanguine, c’est une stimulation de départ et ça reste dans ta bouche. Apparaissent ces figures, sur cette plage étrange et familière à la fois. Elles te regardent en passant et comme c’est de la céramique, c’est presque sur un ralenti.
Lisa Pelisson et Lana Ruellan s’approprient les motifs culturels qui les affectent.
Elles ont ce besoin commun de fixer et métamorphoser des images de l’existant. Elles les figent, les minéralisent, puis s’appliquent avec soin sinon avec élan à en faire leurs bijoux, leurs mythologies personnelles.
Ici nous sommes sur une plage de baignade surveillée: le siège du maître nageur, plus loin le beffroi. Tu rentres dans leur fiction, tu goûtes le sorbet, puis tu ouvres le fruit. Des normes à l’absurde, nous glissons ainsi dans le rêve; le perroquet sirotant un perroquet. Ce serait donc la métaphore comme libération, » orange sanguine » c’est avant tout une émotion : à la fois douce et grinçante. Pour cela, s’amuser de tout.
Nous sommes face à une société en dégénérescence, gonflée de plis, quasiment grotesque, habitée de fantômes telle des doudounes cavernes. Ce sont des coquilles, des apparences, des capuches, des flûtes, des tuyaux, des pailles, des conduits.
Lana Ruellan et Lisa Pélisson opèrent chacune des processus avec la céramique qui nous rappelle à des bijoux polis par le temps; in fine une cueillette de cailloux sur la plage. C’est aussi simple que ça: les fossiles du futur. La métaphore se perd pour garder un horizon au-delà de la zone de baignade surveillée. Le sifflet du maître nageur décale plus loin encore ce monde bizarre de promeneur solitaire sur une plage en débris. Il indique le large, il alerte. C’est le souffle d’une vie cachée à l’intérieur. Finalement, ces céramiques nous parlent, nous chantent, ont la radio dans la tête. »
Jérôme Rich, 2020
C’est à la fois sucré et acide.
Orange sanguine, c’est une stimulation de départ et ça reste dans ta bouche. Apparaissent ces figures, sur cette plage étrange et familière à la fois. Elles te regardent en passant et comme c’est de la céramique, c’est presque sur un ralenti.
Lisa Pelisson et Lana Ruellan s’approprient les motifs culturels qui les affectent.
Elles ont ce besoin commun de fixer et métamorphoser des images de l’existant. Elles les figent, les minéralisent, puis s’appliquent avec soin sinon avec élan à en faire leurs bijoux, leurs mythologies personnelles.
Ici nous sommes sur une plage de baignade surveillée: le siège du maître nageur, plus loin le beffroi. Tu rentres dans leur fiction, tu goûtes le sorbet, puis tu ouvres le fruit. Des normes à l’absurde, nous glissons ainsi dans le rêve; le perroquet sirotant un perroquet. Ce serait donc la métaphore comme libération, » orange sanguine » c’est avant tout une émotion : à la fois douce et grinçante. Pour cela, s’amuser de tout.
Nous sommes face à une société en dégénérescence, gonflée de plis, quasiment grotesque, habitée de fantômes telle des doudounes cavernes. Ce sont des coquilles, des apparences, des capuches, des flûtes, des tuyaux, des pailles, des conduits.
Lana Ruellan et Lisa Pélisson opèrent chacune des processus avec la céramique qui nous rappelle à des bijoux polis par le temps; in fine une cueillette de cailloux sur la plage. C’est aussi simple que ça: les fossiles du futur. La métaphore se perd pour garder un horizon au-delà de la zone de baignade surveillée. Le sifflet du maître nageur décale plus loin encore ce monde bizarre de promeneur solitaire sur une plage en débris. Il indique le large, il alerte. C’est le souffle d’une vie cachée à l’intérieur. Finalement, ces céramiques nous parlent, nous chantent, ont la radio dans la tête. »
Jérôme Rich, 2020
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